Mon métier de masseuse - suite

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voici la suite de l'histoire "mon métier de masseuse" proposée par Arkan
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CHAPITRE IV

Les journées s'enchaînaient, et depuis que j'avais rencontré ce garçon

je m'amusais enfin un peu. Et ce que j'appréciais, c'est que nous avions

tous les deux l'autorisation de se servir l'un de l'autre ; moi, pour utiliser sa

richesse, et lui pour recevoir ce que je voulais bien donner de mon corps.

En quelques jours, je pouvais faire fondre mon crédit comme neige au

soleil, et j'avais retrouvé mon statut de femme désirable. Alors que

quelques temps auparavant, je clamais haut et fort qu'il y avait chaque

chose en son temps, et que je trouverais un mec, une fois ma situation

financière rétablie...

 

J'avais forcément parlé à Pauline de ce nouveau projet « loyal » pour

gagner de l'argent. Elle était réticente à ce fonctionnement, car pour elle

l'argent se méritait et il fallait le gagner durement. Je lui rappelais au

passage que vendre un tableau n'était pas si compliqué que ça et en

creusant un peu plus, j'avais même découvert qu'elle avait pris du plaisir en

s'investissant dans la vente de son œuvre d'art. Pour moi, on été donc

d'accord, on pouvait faire de l'argent tout en prenant du plaisir ! Mais

malgré mon argumentation, le sexe n'avait rien à faire la dedans pour

elle ...

 

Je lui avais détaillé ma conversation avec Tim, en lui lisant mes

textos. Et je sentais qu'elle aurait du mal à me conseiller. Au fil des

échanges, je la voyais tantôt faire les gros yeux, tantôt faire la moue...

 

Elle me suggéra quand même de me méfier des hommes qui ont

beaucoup d'argent car ils sont souvent prêt à tout pour obtenir ce qu'ils

veulent. Et que lorsque l'argent ne suffit plus, il se pourrait qu'ils

deviennent violents.

 

Suite à ses conseils avisés, nous nous sommes rendues dans un

armurier le plus proche pour acheter une bombe lacrymogène. Je la gardais

précieusement dans mon sac, mais j'espérais ne pas avoir à m'en servir.

 

Le jour J arrivait bientôt. J'étais très excitée par ce premier tête-àtête. Dans l'après-midi j'avais reçu un SMS qui m'indiquait l'adresse d'un

hôtel chic, et un horaire plus précis que celui qu'on avait fixé plus tôt. Je

me faisais des scénarios différents quand j'allais ouvrir la porte de sa

chambre. Je savais que j'avais les cartes en main, et que j'étais la seule qui

tiendrais les rennes. Ce n'est pas comme lors d'un premier soir au lit avec

un homme, lorsque l'on est hésitante. Généralement on à plus besoin de

freiner leurs ardeurs plutôt que de mettre la main à la patte.

 

Pour terminer cette journée en beauté, j'avais pris un rendez-vous

chez ma coiffeuse et j'avais prévu un temps pour me refaire une manucure.

 

Je devais me rendre au 15 rue de la Libération, dans un hôtel qui

s'appelait le Frasi. J'avais le numéro de la chambre : le 17, l'étage : le

2ème, et pour être sûre que c'était bien moi à qui il ouvrirait la porte, je

devais toquer 5 fois de suite.

 

Je n'avais presque pas mangé ce soir, à cause de la tension, et j'avais

même préféré boire un verre de vin blanc pour me détendre.

 

L'hôtel n'était pas à côté et je devais prendre un taxi qu'il m'avait

gracieusement commandé. Une berline noire m'attendait en bas de chez

moi, et le chauffeur m'ouvrait la porte pour que je puisse m'installer. Sur le

trajet, je repensais à toute ma journée, et ces choix qui m'avaient emmené

jusque dans cette voiture.

 

Arrivée à l’hôtel, je me mis en quête de la chambre 17. Les lieux

étaient sobre. Le blanc et le noir dominaient dans l'entrée. Des arbres

poussaient à l'intérieur de la grande salle d'accueil et de jolis tableaux

ornaient les murs. Quelques personnes éparpillées se trouvaient là.

Certains discutaient, d'autres s'apprêtaient à sortir... Je pris le premier

escalier qui se proposait à moi et suivi les indications inscrites à chaque

étage. « 1 à 8 », « 9 à 16 », « 17 à 22 ». Nous y voilà !

 

Un long couloir s'ouvrait. De la tapisserie recouvrait les murs, et une

lumière d'ambiance m'accompagnait. Dans ce beau décor, je m'arrêtais net

sur la porte que je venais de croiser. C'est ici ! Je me rapprochais

doucement, sans faire de bruit, et posais mon oreille au plus près, pour

écouter le moindre petit indice qui aurait pu s'échapper.

 

Toc un, toc deux, toc trois, toc quatre, toc cinq ! Pour la première

fois, j'avais les jambes qui tremblaient. Dans la foulée, la poignée chromé

de la chambre s'inclina vers le bas, et la porte s'entrouvrit légèrement.

J'espérais qu'il tienne parole ! Je poussais la porte doucement, et

m'introduit dans la chambre. Elle était spacieuse, et très haute. Une porte-

fenêtre était voilée d'un rideau nacré, et il me laissait percevoir un balcon

juste derrière. Un grand lit aux armatures en bois était drapé d'une couette

blanche. Et une lumière tamisait l'ambiance.

 

Je regardais à droite. Tim se tenais debout, derrière la porte qu'il

venait de m'ouvrir. Il sortait de la douche, avait ses cheveux encore

mouillés, et portait un peignoir blanc à rayures verticales noires. Il était

pieds nus sur la moquette de la chambre, et regardait droit devant lui, un

bandeau sur le visage. Je lâchais un rire étouffé qui me faisait relâcher la

pression. Cela eu le mérite de le décrisper, et il attendait gentiment mes

instructions, un sourire satisfait.

 

Le temps que je pose mon manteau et mon sac à main, il me

demanda d'une voix calme si c'était bien le taxi qu'il avait affrété qui

m'avait accompagné. En guise de réponse, je le pris par la main et

l'emmenais près du lit. Il n'y aurait aucun échange ce soir, hormis celui de

nos respirations. Là, je lui respirais le cou, le haut du torse, en l'effleurant

légèrement. Je voulais qu'il sente ma présence et je commençais mon jeu

de séduction érotique. Je posais ma joue sur ses abdominaux, que

j'imaginais à travers le tissus du peignoir. Je l'avais déjà vu dans son

enveloppe naturelle et je savais que je n'aurais aucune mauvaise surprise,

si ce n'était quelques poils sur le torse et des cicatrices. Je continuais ma

descente en frottant mon visage jusqu'à ses chevilles.

 

C'était un peu ma manière d'accepter une forme de soumission.

Même si lui, allait être attaché, c'était moi son objet du désir de ce soir, car

c'est lui qui me payait. D'ailleurs, sur la table de chevet, un éventail de

billets colorés renvoyait la lumière d'une petite lampe. Dessus, les

menottes grises de monsieur, l'attendaient, ouvertes.

 

En me redressant, je passais derrière lui, et le déposait sur le lit de

manière à ce qu'il s'allonge. J'enfourchais ses jambes, faisais reposer sa tête

sur un oreiller noir et ouvrais son peignoir en tirant sur une boucle qui

formait un nœud. Je me cambrais ensuite pour attraper mes talons, et j'en

jetais un qui finissait par rouler par terre, tandis que je gardais l'autre

comme objet de distraction. Tim se laissait faire, je savais bien que chaque

bruit était analysé, et j'en jouais.

 

En récupérant les menottes, je faisais tinter les chaînettes entre elles.

Je prenais son poignet, en le caressant ; puis l'autre. Je fixais une menotte,

ainsi que la deuxième, avant de le maintenir aux barreaux en bois de la tête

de lit. Je n'avais plus de craintes quant à mon excitation de cette soirée...

 

Mon mec d'un soir respirait déjà différemment. Je le sentais, il

aimait! Je pris la chaussure noire que j'avais gardé près de moi par la

pointe, et je commençais à dessiner sur son corps avec le talon. Je posais

ma griffe en prospectant chaque centimètre de sa peau lisse qui sentait le

parfum ; comme dans un balai, je répétais mes gammes, faisais virevolter

mes escarpins de gestes lents et précis, j'étais la seule spectatrice de ce

numéro.

 

Je remontais la semelle froide sur son torse musclé, pour arriver sur

son cou. Ce geste lui fit redresser la tête pour faciliter mon accès, il avait

tout compris. Mon talon glissait sur ses lèvres charnues, entrouvraient sa

bouche, s’enfonçait, et venait mourir jusque sur son menton.

 

J'observais chaque mimique de sa part, chaque sourcil qu'il fronçait,

sa bouche qui s'étirait, ou se relâchait, en le fixant droit dans son bandeau.

C'était euphorique d'être dans cette situation de domination, alors j'en

profitais ...

 

Après m'être occupée de lui de longues minutes, je quittais l’hôtel en

ayant récupéré tous mes effets personnels. On avait fait en sorte de ne pas

se voir, lui, ayant attendu sagement dans le lit que la porte de la chambre

claque avant de retourner sous la douche.

 

Devant l’hôtel, la même voiture et le même voiturier m'attendaient.

Un peu gênée, je profitais de mes avantages et me faisait reconduire à mon

domicile.

 

CHAPITRE V

Après une merveilleuse nuit de sommeil, je me préparais pour aller

au travail, mais je voulais rassurer Pauline sur ma soirée de la veille. La

connaissant, elle avait du s'inquiéter pour moi. En lui laissant un message

sur son téléphone, j’aperçus que moi aussi, on m'en avait laissé un. Dans la

précipitation, je n'avais pas fais attention à l'émetteur, il était écrit en lettres

majuscules : WONDERFUL ! Avec un point d'exclamation s'il vous plaît !

 

C'était donc officiel, j'avais 3 emplois !!!

 

Le soir, Pauline m'invitait à manger chez Cécile et Moussa et c'était

parti pour plus d'une heure de discussions. Elle s'était faite toute belle

aujourd'hui, encore plus que d'habitude car elle avait inauguré l'ouverture

d'une nouvelle pharmacie, et elle devait assurer la gestion d'une partie des

médicaments. Elle me susurra à l'oreille :

 

_ On va se faire brancher ce soir, c'est mon mari qui va être content...

_ Tu auras toute la nuit pour t'occuper de lui, tu verras, ils oublient vite ! Je

répondais sûre de moi.

_ Facile à dire, quand on a rien a perdre... Et toc !

_ Ben justement, avant de perdre, on va parler de ce qu'on peut gagner... Je

viens de me faire un salaire en deux heures. Si j'avais su, en quelques jours

je te rachetais ton tableau ma petite dame !!!

_ Ah, quand même ! On est plus sur des préliminaires là ! Répondait

Pauline subjuguée.

 

Je lui faisais un rapide topo de la situation, elle pouvait même lire sur

mon visage que je m'étais vraiment amusée ! Que la bombe lacrymogène

ne servait à rien, qu'il était doux comme un agneau, et puis attaché aux

barreaux, c'est plutôt moi qui aurais pu lui faire du mal...

 

Bref, il voulait me revoir, et moi aussi. Ce qui me faisait souci

maintenant, c'est que ça faisait bientôt 6 mois qu'il était en France. Et au

vu de nos discussions, difficile de connaître ma place sur son chemin.

 

Peut-être qu'au fur et à mesure de nos échanges, j'arriverais à

dialoguer mieux avec lui, mais c'était toujours difficile, car pas très clair

encore. Je ne voulais pas passer à côté de belles opportunités, je voulais en

profiter.... « Je verrais bien au prochain entretien individuel ». Me disaisje.

 

La soirée se finissait sur un gâteau au chocolat pour toutes les deux,

et un petit remontant pour braver le froid. Une grosse accolade, et on se

redonnais un rencard pour la fin de la semaine, suivi d'un « coquine »

qu'elle m'avait adressé et qui ne m'avait pas échappé.

 

Le vendredi soir, malgré un dernier message de la part de Mr Brock,

ce fameux « wonderful », je n'avais toujours pas eu de nouvelle. Et depuis

lundi, cela me paraissait long ... J'attendais le feu vert pour pouvoir passer

à l'action, et j'avais plein de chose à expérimenter.

 

J'hésitais même à lui envoyer un message, moi, mais le risque c'était

qu'il le prenne mal, ou bien qu'il voie que je prenais goût à ce petit jeu, et

qu'il ne me désirait plus de la même façon. Pire, s'il avait trouvait une autre

fille, encore mieux foutue que moi, et qui était prête à coucher avec lui

juste pour ses beaux yeux ? Je ne savais vraiment plus quoi faire, et

forcément, au cabinet, j'étais beaucoup moins concentré.

 

Pas au point de faire un massage du poignet pour une fracture de la

cheville, mais quand même, je voulais vite que cette journée se finisse

pour me jeter sur mon téléphone, que je regardais au moins une fois toute

les dix minutes, et lui envoyer ce message. C'était décidé, le travail

terminé, si il n'avait pas fait le nécessaire, j'étais prête à le faire. Quitte à

tout perdre, j'avais déjà bien gagné !

 

18H00. « Merci, au revoir Madame Lupin ».

 

Dans ma tête, toutes les pensées s'entremêlaient

 

18H01. « Toujours rien... L'enfoiré »

18H02. « Bon week-end à tous ! Salut, Pascal ! » Dommage qu'il soit

gay celui-là ...

 

Je redevenais féroce et aux aguets. Ça faisait bien longtemps que je

ne m'étais pas sentie comme ça ... Tiens, comment d'ailleurs ? Ah oui !

Vivante ! Je me sentais tout bonnement vivante ! Pleine d'énergie, et de

l'amour à revendre. J'étais prête à le crier dans la rue « QUI VEUT DE

L'AMOUR ? » Mais ça aurait pu vite se retourner contre moi.

 

J'arrive à la maison, et SURPRISE ! Vous avez un nouveau message !

Je l'ouvre aussi vite que possible … C'est Tim ! Il ne me propose pas de

venir ce soir, il me l'impose carrément : Sois prête à 20h, les modalités

restent les mêmes.

 

« Je retire tout ce que j'ai dit ! Tu n'es pas un enfoiré ! » Je valide son

message par un « j'y serais » lancé à la va vite, avant de finir ma course

dans la salle de bain pour me refaire une beauté XXL.

 

Juste le temps d'avaler un morceau que j'aperçois par la fenêtre de la

cuisine qui donne sur la rue, un taxi noir qui attend. J'enfile mes plus beaux

talons, j'attrape mon manteau, et me voilà dehors, prête pour de nouvelles

aventures.

 

Dans la voiture, je reçois un nouveau texto. Sur celui-ci, il m'indique

qu'il aimerait fortement découvrir toutes les parties de mon corps, même

les plus intimes. Je répondais donc que les modalités avaient sûrement

changées en cours de route ? Mais je me rappelais ce que Pauline m'avait

dit à propos des hommes riches à qui on ne peut rien leur refuser... En plus,

dans la précipitation, j'avais laissé la bombe lacrymogène chez moi. Quelle

idiote, je sentais la tension monter, et j'attendais sa réponse.

 

_ Peut-être ! Mais les éventails sont très très colorés ce soir …

_ Et si je refuse ?

_ Il faut que ça vous plaise aussi …

 

Ouf ! Ça allait beaucoup mieux tout d'un coup. C'est vrai que si on

écoute les ragots, et les problèmes qu'il existe à cause de tarés, on vit

moins sereins... Ma confiance était regonflée à bloc, et je barrais la route

aux pensées négatives qui se présentaient à moi. La dernière fois s'était si

bien passé, que je voulais m'arranger pour vivre au moins la même

intensité de plaisir.

 

Je décidais de ne pas répondre à son dernier SMS et de le faire au

feeling le moment venu. La voiture s'immobilisa devant l’hôtel, et on

m'ouvrit la porte pour m'inviter à descendre. Les lieux m'étaient un peu

plus familiers maintenant, les personnes que je croisais aussi,

malheureusement... Les hommes ne s'empêchaient pas de poser leurs

regards sur moi, mais je savais les regarder de haut.

 

Il faut dire que je m'habillais rarement de la sorte. Uniquement pour

de grandes occasions, ou quand j'étais sûre d'être qu'entre copines. Je

choisissais cette fois de prendre l’ascenseur pour me rendre à l'étage. A

l'intérieur, un grand miroir bordé de dorures illuminait la cage. J'en

profitais pour me regarder une dernière fois, ajustant un collier noir au ras

de mon cou. Je comprenais un peu plus les regards qui s'étaient abattus sur

moi plus tôt !

 

J'étais sexy et fatale à la fois. Des collants transparents surmontés

d'une jupe courte m’allongeaient la silhouette, tandis que mes lèvres

rouges brillantes contrastaient avec la sobriété des couleurs. J'aurais pu

embrasser la glace, si je n'avais pas eu peur de laisser une marque de gloss

dessus.

 

L'ascenseur s'ouvrit et laissait place au même couloir que j'avais pu

emprunter auparavant. Je retrouvais facilement la chambre 17, et par

réflexe, je me penchais pour écouter à la porte, en ayant fait attention que

personne ne s’attardait derrière moi. C'était calme. Je tapais cinq fois pour

indiquer ma présence, presque nominative. Et quelques instants plus tard il

venait m'ouvrir.

 

La même odeur de parfum envahissait les lieux, la même lumière

tamisée, les mêmes draps s'étalaient sur le lit... et le même garçon

romantique derrière la porte. A une exception près, malgré le fait que je ne

veuille pas partager le regard de celui qui me payait et à qui j'allais faire

l'amour, il s'était vêtu d'une chemise de costard blanche et d'un pantalon à

pinces bleu marine. Ses cheveux étaient coiffés, il était rasé de près, et une

bouteille de champagne rafraîchissait dans un seau à glace à côté du lit.

 

Dans sa bouche, une rose rouge sur laquelle il avait enlevé les épines,

patientait. Je lui fit le plaisir de la récupérer avec ma bouche, et en profitais

pour lui présenter mes lèvres pour la première fois de la soirée.

 

Il m'invita à me servir un verre avec ironie, étant donné qu'à la fin

des ébats j'avais tendance à disparaître assez vite. Et j'acceptais, sans un

mot, uniquement dans les cliquetis des flûtes à champagne et des verres

qui se remplissaient. J'avais pris ses paroles comme une frustration pour

lui.

 

Je me ravisais et me permettais une exception, pour la seule fois de la

soirée, en lui répondant que lorsque on invitait une féline, le risque c'était

qu'elle joue avec sa proie...

 

Je le fis asseoir sur une chaise, son verre à la main et le bandeau noir

sur les yeux. J'avalais d'un trait le mien pour me donner un coup de fouet,

et je me mis à tourner doucement autour de lui, en gardant toujours un

point de contact avec son corps. Une musique d'ambiance légère rythmait

cette danse souple et gracieuse. Je passais mes mains sur ses épaules, sa

nuque, je descendais le long de son bras … je remontais sur sa jambe, avec

mes escarpins noirs. Ceux-là, je les avais achetés spécialement pour

l'occasion, ils étaient noués d'une bride de cheville en velours, ce qui me

rendait parfaitement érotique.

 

Je jetais un coup d’œil sur la table de chevet. Il y avait les menottes,

que je pouvais utiliser, et deux éventails de billets. Je fis un temps d'arrêt,

car je n'avais jamais vu autant d'argent liquide...

 

J'appréciais ses petits gestes en ma faveur, et je voyais qu'il y mettait

du sien. Ce que je ne savais pas, c'est voulait-il me séduire, ou n'étais-ce

qu'un jeu ? Un jeu qui prenait de plus en plus de proportions …

 

J'avais fini à genoux sur la moquette, face à lui, alors que je

décrochais mon regard de la table de nuit. Je déboutonnais son pantalon, la

fermeture éclair suivait quasiment instantanément. L'originalité cette fois,

venait de l'absence de sous-vêtements, et ce n'était pas pour me déplaire.

 

Je caressais subtilement son sexe entre mes doigts fins. J'appréciais

regarder mon vernis briller, en contact avec ses parties génitales. Je passais

mes ongles de son ventre à son sexe, de gestes soyeux, doux, jusqu'à en

sentir sa vulnérabilité. Puis j'enserrais futilement son pénis d'une main en

essayant d'en faire le tour. La douceur de ma prise en main contrastait avec

sa virilité et la lourdeur de son membre.

 

Sous l'ambiance brûlante qui régnait, je lui attrapais le poignet et

approchais sa coupe de mes lèvres entrouverte. Je pris une gorgée de

champagne et aspirais sa verge, qui se tendait toujours plus, durant de

longues descentes. Les bulles explosaient dans ma bouche, son corps

frétillais... J'entamais des vas-et-viens pétillants sur son érection

volumineuse qui ne laissait plus beaucoup de place à cette boisson ! Par

réflexe, peut être, il se tendit, et fit un geste prononcé du bassin.

 

Un filet de cet alcool haute couture s'échappait alors maladroitement

d'une commissure de lèvres, et me coulait dessus... Je reprenais ma

respiration dans des toussotements mal contrôlés... Je commençais à peine

mon show que je venais déjà de salir la moquette ! ! ! Mais je le sousestimais d'avoir fait exprès... Je serrais alors ses testicules en le regardant

droit dans ses lèvres, parce que c'était peut-être un peu de sa faute si j'avais

toussé mon champagne ...

 

Je m'abandonnais à la situation et il en redemandais. J'étais la seule

juge de mes actes, et même le bel américain ne pouvais pas me censurer.

Ce soir, je voulais lui laisser ses mains de libres pour qu'il me touche...

 

J'enlevais sa chemise tout en m’asseyant sur ses cuisses, face a lui,

son souffle à hauteur du mien. Mon jouet du soir luisait de mes

préliminaires et je me pénétrais dans une glisse jouissive. J'accrochais son

cou et me contractais lorsque je remontais sur lui, comme si ma fleur

avalait son pistil, dans des vocalises dignes de films pour adultes.

 

J'avais fais mon choix ! Déjà bien plus tôt du reste ! Cette soirée,

j'allais en faire une soirée aussi inoubliable pour lui, que pour moi ! Dans

cet élan de folie, palpée de ses mains puissantes sur ma croupe qui

valorisaient ma confiance, je sortis son organe dans un soulagement pour

nous laisser respirer un peu. Entre deux embrassades langoureuses, je

déposais de la salive à l'intérieur de ma main et venais la glisser entre mes

fesses, pour lui préparer le terrain.

 

Je me fis accompagner dans une caresse approximative par un de ses

doigts qui avait flairé la bonne affaire ! A deux, mes gémissements étaient

de moins en moins confondus avec sa voix masculine, sauf, quand je le

suspecte, il retenait encore plus les siens pour m'entendre.

 

J'approchais son bel instrument de mon orifice, dans une excitation

incontrôlable. Puis, je m’asseyais de nouveau sur lui, les yeux braqués sur

le plafond, délaissant mon poids plume pour absorber son délice. Je me

laissais m'enliser, lorsque parfois, des spasmes ralentissaient ma

progression. Je le sentais à l'étroit, entre jouissance et épreuve, au service

de ma mission...

 

Je me cambrais, m'accrochais à ce que je pouvais, pour tenter de

remonter légèrement, soutenue par sa poigne qui m'imposait moins

d'éloignement. Ces quelques instants un peu douloureux au début ont vite

été inhibés, lorsque dans une étreinte sublime je me mis à valser sur lui.

Un bourdonnement m'enveloppais, comme si la nuée de papillons que

j'avais jusqu'à présent dans le ventre s'était libérée.

 

Ses râles n'étaient plus en demi-teinte, et sa retenue, volatilisée. De

féline, j'avais réveillé l'animalité en nous, tant et si bien, que par je ne sais

quel procédé, j'avais fini debout, contre la commode, un masque à mes

pieds, Tim ayant failli à ses obligations, plongeant son regard dans le mien

au travers du miroir qui reflétait cette incroyable expérience.

 

Wouahhou ! ! !

 

Toute étourdie, encore vacillante, je lui tournais mon visage, et

m'enfermais quelques secondes dans la salle de bain pour me rafraîchir. Le

maquillage sous mes yeux avait coulé d'un côté, preuve que j'avais

repoussé mes limites. Je remettais mes cheveux qui étaient en bataille,

récupérais mon sac à main, l'argent, et je filais d'un « Au-revoir » sur un

ton bien plus sec qu'à mon arrivé.

 

Ce matin, après une courte nuit de sommeil, le réveil de mon

téléphone me sortait d'un songe, et un message s'ouvrait :

 

_ Je serais de retour en France dans un an. Connaissez-vous les États-unis ? …

J'étais encore en train de cogiter sur le déroulement des événements

de la veille, prête à lui en tenir rigueur, qu'au final, il m'avait démoralisé !

… 

 


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