Un moment d'évasion

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Quel plaisir de découvrir une nouvelle histoire coquine écrite par Terremer !

Un moment d’évasion

Ce soir je sors. Premier weekend de juillet et je sors. Je n’en avais pourtant pas envie merde !
Retour dix minutes en arrière pour expliquer ce changement…

Vendredi soir, fin de semaine, je sors du boulot avec l’envie d’une soirée film et cognac histoire de décompresser. Le téléphone qui vibre, je soupire… début des emmerdes…
Un sms de Daniel :
« Tu viens ce soir ? Besoin de me changer les idées »
Daniel, c’est le copain de plus de dix ans, le mec de quarante ans, jamais casé et toujours en train de se faire consoler à chaque nouvelle rupture. Mais là, ce soir... non, pas envie, mais alors pas envie du tout !
Réponse de ma part :
« Que dalle ! Weekend famille, trouve-toi quelqu’un d’autre ! Bisous ».
Un émoticon rageant pour toute réponse et je laisse mon téléphone tranquille. Tant pis, je l’aime bien Daniel mais là, je veux rester au calme à la maison. Ça, c’était sans compter le Hasard qui copule avec le Destin, le résultat est parfois surprenant.
Arrivé à la maison, un long mot sur le plan de travail m’apprend que notre fils va finir sa semaine en soirée pyjama chez son copain (qui a passé la journée à la maison !) et que ma charmante épouse est partie chez sa mère. Elle finit son message par cette phrase « Profite en pour aller voir D. Il a appelé et n’a pas l’air bien. » Le salaud, il avait tout prévu. J’envoie un sms à la mère du démon pour annoncer que j’allais rejoindre le traître, puis un autre à celui-ci pour lui annoncer ma décision. Un autre émoticon souriant suivi de l’adresse d’une boite au sud de Niort. Je soupire. A 46 ans, j’ai passé l’envie d’aller me coller en boite un vendredi soir. Bon. Passage éclair dans la salle de bains pour un rafraîchissement, je passe une tenue classique, jean noir et chemisette blanche. Je jette un coup d’œil au miroir, décide de ne pas me raser. Pas envie de plaire à qui que ce soit, les premiers mois de 2019 ont étés trop chargés, maintenant c’est « calme ». Voilà, je suis prêt.
Quarante minutes plus tard, je suis garé devant l’édifice qui tremble déjà sous la musique démoniaque dont les quelques notes me parviennent. Je reconnais vaguement un titre phare des années 90. Je souris, je ne m’attendais pas à ça. Daniel surgit devant moi.
-    « Trop cool que tu aies pu venir ! »
-    « Ouais, tu me le paierais ! »
-    « Ok, on règle ça au bar alors, allez viens ! »
Une fois à l’intérieur, je comprends mieux ce que j’avais entendu. Effectivement, soirée années 90. C’est plein, mais sans que l’on se marche dessus. Je parcours la salle et la piste, moyenne d’âge… la quarantaine. Bon au moins je ne serais pas confronté aux ados boutonneux transpirant les hormones à tout va ! Pendant que je sirote mon cocktail sans alcool (oui je suis sage quand je conduis !) je regarde Daniel s’exciter sur la piste au son de Démons de minuit, branchant une jolie blonde. Ah oui, il va mal le pauvre !
Il y en a pour tous les goûts ce soir. Une chevelure rousse attire mon regard au loin. Un léger sourire passe sur mon visage, un petit souvenir de ce qui aurait pût être… peut être. Dos au comptoir, je rêvasse en attendant l’heure de partir. Pas envie de danser, pas envie de… Envie de rien en fait. C’est alors qu’un tourbillon prend place à côté de moi, de façon assez cavalière. Un coup d’œil en biais m’apprends qu’une jolie brune vient atterrir à mes côtés, tentant d’appréhender le barman, en vain. Je souris en la regardant faire, m’amusant devant le froncement de sourcils qui naît sur son visage.
-    « Un coup de main ? »
Je me retiens de hurler pour couvrir la musique. Elle se retourne, surprise, tout sourire.
-    « Je veux bien »
A sa surprise, je porte deux doigts à ma bouche et lance un sifflement à arrêter un taxi new-yorkais. Le barman se retourne aussi sec, je lui souris en désignant la petite brune à ma droite.
-    « Elle est déshydratée ! »
Un signe de tête et il prend les commandes, la sienne et la mienne du coup. Elle attend tranquillement.
-    « Merci ! »
-    « De rien, je ne voulais pas vous voir passer au-dessus du comptoir ! »
Elle rit de bon cœur devant cette blague vaseuse. Le barman revient, pose deux verres au contenu inconnu devant elle. Elle prend un verre et le tends vers moi.
-    « Moi c’est Sophie. »
Je prends mon verre et trinque avec elle.
-    « Et moi c’est Thierry. »
Elle fait la moue devant mon verre.
-    « Soirée sans alcool ? »
Je désigne le traître qui gesticule à tout va sur la piste, toujours collé à la blonde.
-    « Je fais du baby-sitting »
Elle suit mon geste et s’exclame
-    « Ah c’est lui qui m’a piqué ma copine ! »
-    « Désolé pour toi »
-    « Pas grave, moi aussi j’étais là pour l’accompagner, elle voulait se changer les idées »
-    « Et bien je crois qu’ils se sont trouvés tous les deux ! »
Nous trinquons à nouveau à cette bonne nouvelle. Une table se libère et deux minutes plus tard nous voilà attablé en train d’échanger librement. La table est ronde, petite, la musique nous entoure sans nous empêcher de nous entendre. En prenant mon verre, mes doigts frôlent les siens, geste non prémédité, mais je constate qu’elle ne fuit pas le contact. Nous buvons de concert, je repose mon verre et elle en fait autant, près du mien, trop près même. Un simple contact, deux doigts qui se touchent, nos yeux qui se croisent, le même petit sourire. Nous ne disons plus rien.
-    « Tu danses ? »
L’invitation est lancée, mais c’est Irène Cara qui est présente.
-    « Désolé, trop violent pour moi là ».
Je sais, je décline de façon peu charmante. Puis, subitement, les notes d’un Scorpion remplace Irène. Elle me regarde.
-    « Et là ? »
Son doigt passe sur le mien, l’emprisonne, guette un geste de ma part. Je me lève et la tire vers la piste, tant pis, une danse, une seule et après je rentre. Nous nous collons l’un à l’autre sans pour autant se serrer, respectant un degré de liberté. Mes mains autour de sa taille épousent sa petite robe cintrée et les siennes se posent sur mes épaules. Ça reste sobre, respectueux, c’est plaisant. Ses yeux ne me quittent pas et j’en fait autant, je suis les mouvements de son corps, les anticipes, la guide sur le rythme lent. Son regard tombe sur mon médaillon et un sourire éclaire son visage. Oui je sais, le groupe et moi avons un point commun. Elle ferme les yeux, ses mains se resserrent, elle se colle un peu plus à moi, tout naturellement une de mes mains descend à la lisière de ses fesses, je m’attends à un rappel à l’ordre mais c’est tout le contraire. Son bassin se rive au mien, se frotte contre moi et je réponds à cet appel. En moins de deux minutes nous avons transformé le slow en corps à corps, nos deux corps se parlent, échangent, se trouvent. Elle réouvre les yeux, moi je ne les avais pas fermés. A peine cinq centimètres, c’est notre différence de taille et c’est aussi la distance qui nous sépare. Comment, pourquoi… impossible de le dire mais nos lèvres se rejoignent, nos langues s’emmêlent, je la presse contre moi et elle fait de même, je la dévore doucement et elle me rend cette caresse, mes deux mains viennent le long de ses cuisses et je les remonte en la griffant légèrement avant de la coller contre moi. Elle doit sentir combien je suis excité, impossible pour moi de le cacher. Elle le sait, elle se frotte encore plus, sa langue vient chercher la mienne, encore et encore, ses ongles se plantent dans ma nuque… Puis la musique s’arrête. Nous ouvrons les yeux avant de nous détacher l’un de l’autre et nous nous dévisageons. Mes mains reviennent à leur place et elle fait de même. Nous avons le souffle court, les yeux brillants… Autour de nous résonne le titre suivant… It’s a sin…. Titre de convenance, je hausse les sourcils et elle se mets à rire de bon cœur.
-    « Tu m’as donné soif… »
Sa voix est fraîche.
-    « Tu viens ? »
Elle cherche à m’entrainer vers le bar, mais je la retiens à mi-chemin. Elle se retourne, étonnée.
-    « Je vais y aller »
Je sais, c’est con comme répartie mais je me suis promis d’être sage. Je lève la main gauche, bougeant mon annulaire.
-    « Il y a des limites que je ne veux pas franchir ».
Elle sourit, me montre la sienne ornée du même bijou.
-    « Je comprends, c’était juste un verre »
Je lui rends son sourire
-    « C’était juste une danse »
Elle se rapproche, dépose un baiser au coin de mes lèvres.
-    « Merci pour ce moment »
Sans attendre, elle me dépasse et fonce sur la piste se démener sur Kim Wilde qui se plaint d’être trop accrochée à son mec. Le cerveau encore embrumé je sors de la boite, me laisse happer par la fraîcheur de la nuit. Tant pis pour Daniel, moi je rentre.

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Six mois plus tard….

Année 2020, année de changement. Volonté de changer de boulot, ras le bol, envie surtout de repartir sur une nouvelle base. Costume, cravate, chemise… la panoplie pour un entretien. Je compte beaucoup sur celui-là, j’espère ne pas le foirer. Dix minutes d’attente, une porte s’ouvre, on vient me chercher pour me conduire dans une salle.
-    « La Responsable Qualité va venir vous voir ».
Ma peut être future responsable. J’attends, debout face à la fenêtre. Derrière moi des bruits de pas. Une voix s’élève, mon sang se fige.
-    « Bonjour je m’appelle Sophie. Enchantée ».
Je me retourne, me retrouve face à une femme brune de mon âge, tailleur pantalon.
Elle a un temps d’arrêt. Moi aussi…

Auteur : Terremer


Les commentaires

mindou à 10:00, le 21 avril 2020


vivement la suite

Simcamille à 05:36, le 22 avril 2020


Alors? Et après ? Un entretien de qualité ?

L@ur à 06:52, le 9 mai 2020


super tu m'a bluffée


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