Personne disparue

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Avis de recherche

2 agents spéciaux de l’ARPD sont venus me voir ce matin sur mon lieu de travail. Personnellement, je n’avais jamais entendu parler de cette agence. Je sentais bien le regard de mes collègues de bureau. C’était pas banal comme visite. Nous sommes allés dans le local syndical pour être tranquille.

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Ils m’ont demandé dans un 1er temps mon identité, et ma date de naissance. Puis ils m’ont montré une photo. Une photo datée de 1972. Une photo prise sur le chemin de la maison familiale en Italie. Je suis en train de courir en culotte. À l’époque, j'avais les cheveux blonds. Cela faisait des années que je n’avais plus revu cette photographie. Je la croyais chez ma mère. Il faut dire que nous n’avions que très peu de photos de famille, si bien qu’on se souvenait de chacune d’entre elles.

La photo était en mauvais état. Derrière la photo, il y avait mon prénom, Vincenzo. À côté ma date de naissance et un petit coeur dessiné au stylo à bille rouge. C’était moi, il n’y avait aucun doute là-dessus. Je leur expliquai que je croyais cette photo chez ma mère, à deux pas d’ici… Mais je comprenais pas le sens de leur visite impromptue sur mon lieu de travail. Quel rapport avec cette photo datant de plus de 30 ans…

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Ils m’ont demandé si je me doutais de la raison de leur visite… Bien sûr que non. J’avais quelques difficultés à réfléchir, à vrai dire, j’avais bu un peu trop de vin hier soir. Cela faisait un moment que je n’avais plus bu, alors je me suis un peu laissé aller, c’est vrai. Aucune raison particulière, non, faut-il boire pour une raison particulière ? Devant ma bonne foi apparente, ils m’ont enfin expliqué les raisons de leur venue.

C’est la jeune femme qui a parlé. Une trentaine d’années. Les traits tirés comme ses cheveux. Tout en elle respirait la rigidité. Même sa voix était rigide. La photo leur avait été envoyée par la CIA. La CIA, oui aux États-Unis. La CIA l’avait retrouvée sur les lieux d’un massacre non loin de Tijuana, capitale de la drogue, du vice, de la prostitution mexicaine à quelques encablures de la frontière américaine. La CIA enquêtait sur un gros bonnet de la drogue.

La photo était dans le creux de la main d’une femme. Enfin, c’était une femme sans tête. Elle avait été retrouvée nue et étêtée. Grâce au prénom et à la date de naissance indiquée sur la photo, la CIA était remontée jusqu’à moi. La CIA avait ensuite contacté l’ARPD. Qui était venu jusqu’à moi. L’ARPD attendait de moi que je leur donne quelques informations sur la possible identité du corps retrouvée étêté.

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Comment pouvais-je savoir de qui il s’agissait, j’étais jamais allé au Mexique, ni aux États-Unis, mon plus long voyage à ce jour m’avait conduit jusqu’à Naples. Sinon, je n’étais jamais parti d’ici, non… La jeune femme rigide me proposa de me montrer la photographie du corps, au cas où… J’acceptai sa proposition toujours pour faire valoir ma bonne foi, manquait plus que je sois inquiété ou soupçonné d’avoir des liens avec des trafiquants de drogue mexicains, moi qui n’avais jamais fumé le moindre pétard…, un comble de nos jours.

Je regardais la photo, difficile de reconnaître quelqu’un sans la tête… La peau était plutôt bronzée, le corps avait l’air plutôt bien entretenu, voire séduisant s’il avait eu une tête bien sûr. La jeune enquêtrice remarqua immédiatement ma réaction lorsque mon regard fut attiré par un détail… Le genou de la jambe droite. Une cicatrice. « Nous avons un agrandissement du détail qui a attiré votre attention, tenez, regardez, ça vous dit quelque chose…, peut-être ». Ce fut comme un coup de poignard entre mes omoplates.

Bien sûr que j’avais reconnu ce point de détail… Une cicatrice en « v » au sommet du genou, tu parles que je m’en souvenais. Ce fut comme si tout un pan de ma vie réapparût brusquement. J’avais occulté cette partie de mon existence de ma mémoire. Et voilà subitement qu’il réapparaissait malgré moi.

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Eva

Il était évident que ce corps démembré si beau était celui d’Eva. Plus aucun doute. J’avais connu Eva lors d’un vernissage au Musée d’Art Moderne. Il y a une vingtaine d’années. À l’époque, elle venait de finir les Beaux-Arts, enfin c’est ce que je croyais. J’étais tombé fou amoureux d’elle. Deux années de ma vie remplie de sexe, d’amour, de passion, de rires, de plaisirs, de sexe, de sexe encore et encore. Eva…, Eva.

Durant ces deux années, il n’y a pas un jour où nous n’avons pas baisé. Je ne croyais pas en l’amour. Il m’était tombé dessus pour mieux repartir. Un matin. Un dimanche matin. Nous devions justement prendre l’avion pour Naples dans la journée. Eva est descendue acheter de cigarettes. Elle n’est jamais revenue. Pas un coup de fil. Rien. Pas un mot. Rien. Tout s’est évaporé du jour au lendemain, sans aucune raison.

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Au début, j’ai cherché à comprendre. A la retrouver. Pendant des jours, des semaines, des mois. Puis, comme j’ai failli mourir, j’ai arrêté. J’ai alors décidé d’oublier. D’occulter ce passage de ma vie, c’était la seule façon de m’en sortir, enfin c’est ce que je croyais. Jusqu’à ce que l’ARPD me montre ce corps démembré.

C’était Eva, c’était évident. Mais comment s’était-elle retrouvée au Mexique mêlée à un trafic de drogue international… Ma réalité dépassait toutes vos fictions.

Nouvelle érotique tirée de l'Agenda Stéphanois n°524.

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